Et si la finance était une partie de la solution ? – Salon Produrable

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Le 15 et 16 mars me voici au salon Produrable, spécialisé sur le développement durable, qui fête ses 10 ans. Cette année l’innovation et le partage au sein de la RSE seront à l’honneur. De nombreuses sociétés sont présentes sur le salon, et des ateliers, tables rondes et plénières sont organisés.

Retour sur l’atelier organisé par Kedge Business School « Et si la finance était une partie de la solution ? Faire de la finance autrement en intégrant les enjeux de responsabilité ».

 

Les intervenants

Jean-Christophe Carteron, Directeur RSE de Kedge Business School
Kedge est une école engagée sur les problématiques larges du développement durable. Notre conviction est que l’enseignement supérieur est responsable de la majeure partie des crises. Les personnes qui ont participé ou qui sont à l’origine de ces crises, sont éduquées et sortent souvent de grandes écoles. Le métier de responsable RSE dans une école a pour but de mettre en place du développement durable dans tous les programmes, et de gérer les campus durablement.

Stéphane Prevost, Directeur la Financière Responsable
Créée il y a 10 ans, la société la financière responsable propose à des clients (privés ou pas) d’investir dans des ISR.

Christophe Revelli, professeur à Kedge Business School
Il est professeur de finance responsable et directeur académique du MSC Finance de Kedge Business School.

 

Les enjeux de la finance responsable par Stéphane Prevost

Il y a une transformation en terme de métier dans la gestion d’actifs. On remarque au niveau du financement d’entreprise, que la finance est repliée sur elle même. On à tendance à résumer les entreprises à des objets financiers, ce qui n’est pas la réalité du terrain.

Que ce soit la finance responsable, solidaire, de partage ou les ISR, la philosophie est la même : considérer et intégrer dans l’approche financière des éléments qui ne sont pas financiers. Cela comprend des indicateurs de performance, de financer du développement économique (acteurs), et durable (laisser le temps aux choses).

Il faut avoir à l’esprit que la finance responsable ne doit pas être déconnectée de l’économie réelle. En tant que gérant, pour obtenir une bonne performance il faut sortir des sentiers battus.

Ce qui rend un management de qualité est la vision. C’est l’étape la plus importante pour savoir où va l’entreprise, quel est son métier, et ce que l’entreprise fera de sa croissance.

Stéphane explique, que sa société analyse d’abord la vision de l’entreprise (via une analyse qualitative), puis analyse la mise en œuvre de cette stratégie. C’est à cette étape qu’on se rend compte que la RSE est le fil rouge de la stratégie. Si l’équipe dirigeante favorise la formation, l’emploi de personnes handicapées, la pérennité de son approvisionnement, etc.. C’est intégrer des contraintes environnementales en opportunités. Avec une politique RSE efficace, ces contraintes sont vécues par le CEO comme une opportunité de bien gérer les coûts.

Quand il y a un management de qualité et une perspective de croissance, la Financière Responsable va regarder la qualité de la structure financière pour financer cette croissance. La création de valeur n’est pas antinomique avec le développement.

Pour conclure, Stéphane met en avant le fait qu’il ne faut pas dissocier les analystes extra-financier des analystes financier de l’autre. Il est persuadé qu’il faut cette double compétence et cette double casquette. L’un n’est pas opposé à l’autre.

 

Le point de vue académique par Christophe Revelli 

Kedge Business School a pris un virage progressif pour transformer le programme de formation. La finance est analysée sous deux angles : comme un outils et comment la mettre au service d’enjeux durables.

Au niveau du programme les problématiques sont : quels sont les enjeux sociétaux d’aujourd’hui ? Quelle est notre propre responsabilité en tant qu’organisme de formation ? Quelle est notre expertise, notre identité ?

Entre les accords de Paris, ou la loi de transition énergétique, il y a de nombreux aspects sur lesquels la finance n’intervient pas et se doit d’intervenir. Il faut redonner mixité et pluralité à la finance, accompagner le changement et l’innovation en favorisant la transformation métier dans les institutions financières.

L’environnement économique va s’encastrer dans l’environnement social. Puis on intègre une finance au service de l’économie et du social. Il faut re-encastrer la finance au sein de l’économie. C’est un outils de décision stratégique au service d’un développement économique.